Projet Bradbury – Commando

Posté par le 24 Fév 2014 dans Édition, Littérature, Numérique | 0 commentaire

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Qu’est-ce que le projet Bradbury ?

C’est un marathon d’écriture où Neil Jomunsi publie un texte par semaine pendant un an en hommage à l’auteur Ray Bradbury.

Plus d’infos pour ceux qui auraient raté le début : http://actualitte.com/blog/projetbradbury/le-projet-bradbury-cest-quoi/

Vendredi dernier, c’était la publication de la vingt-septième nouvelle du projet qui s’intitule Commando. L’auteur en parle à cet endroit.

Commando – ou l’aventure là où on ne l’attend pas

En voyant le titre de cette nouvelle, je pensais trouver une nouvelle assez musclée, militaire, dans un univers post-apocalyptique ou quelque chose de ce genre. Eh bien pas du tout.

On découvre un quartier qui se modernise de toutes parts et où il ne reste qu’un dernier îlot de résistance : une antique librairie encore ouverte, notamment la nuit où seul un club assez fermé semble pouvoir y accéder. Le narrateur va tenter d’infiltrer les lieux et l’on va le suivre gentiment jusqu’au saisissant dénouement.

Ici l’intrigue est plus linéaire que dans la nouvelle précédente, mais de la même façon, le suspense ne cesse de s’amplifier pour que le lecteur arrive avec satisfaction à la révélation finale (une scène assez frappante, qui m’a évoqué des images très fortes d’ailleurs, mais chut, certains n’ont pas encore lu la nouvelle).

Le livre et son univers impitoyable

L’auteur évoque le monde du livre de façon très vivante. Notamment, j’ai bien aimé les répliques de La Libraire du style « Remuer des cartons, les ouvrir, arranger leur contenu sur les tables ou les classer par ordre alphabétique, cela n’a rien de sorcier, tout le monde peut le faire. […] Mais pour travailler dans mon magasin, c’est une autre paire de manches. Il faut briller, voyez-vous, comme une étoile au firmament, et donner un peu de lumière aux âmes égarées ». Tout cela sent le vécu.

Aussi, cette histoire m’a rappelé les romans de Jasper Fforde où il relate les aventures de Thursday Next, détective littéraire. L’idée d’un monde où la littérature est devenue un élément central de la société est particulièrement séduisante. Oubliés l’argent, le pouvoir etc., tout est dans les mots. Le genre de monde dont on rêve jusqu’au jour où on se rend compte que c’est à nous de façonner notre vie autour de cet idéal, pour en faire une sorte de réalité, notre réalité. Me rappelle Christian Gailly qui expliquait que « le seul temps qui vaille, c’est le temps littéraire ».

L’empire des sens – les odeurs

Le fil rouge de cette nouvelle est une odeur, ce sera la clef de l’intrigue. En lisant cela, je ne peux m’empêcher de penser que c’est tout un art d’écrire les odeurs, car il me semble que le vocabulaire n’est pas si développé que cela si l’on essaie d’aller plus loin que le bon/pas bon. Il faut ensuite recourir à des comparaisons et des images pour évoquer les choses, en dire assez pour que ce soit évocateur, mais pas trop non plus, au risque de noyer le lecteur. Note pour plus tard : relire Le parfum, analyser les mécanismes du récit olfactif.

Pour revenir à nos moutons, vous pouvez trouver Commando au prix de 0,99 € chez KoboSmashwords, Apple, Amazon et Youscribe. Vous pouvez aussi (et surtout) vous abonner à l’intégralité des nouvelles pour 40 € en devenant mécène du Projet Bradbury et soutenir Neil Jomunsi. Bonne lecture !

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