Sous ce titre intrigant, le lecteur découvre sept nouvelles au moins aussi intrigantes, des récits fantastiques, surréalistes même, qui nous prennent par la main pour nous emmener loin, au-delà du réel.
Au bout du premier récit, histoire de jeunes qui, de rebondissements en renversements de situations, étonne, on se dit « Tiens, c’est original », et on poursuit en pensant que les autres nouvelles seront peut-être plus académiques.
Et une fois la deuxième nouvelle passée, on a compris : l’auteure n’aura de cesse de nous surprendre, une histoire après l’autre, égrainant des images impromptues au fil de situations déconcertantes. On va la suivre dans les méandres de son imaginaire, emportés par le courant de son style tout en fluidité.
Impossible de dévoiler le moindre détail de ses intrigues, au risque de vous en gâcher la lecture. J’ai toutefois relevé quelques particularités.
Au commencement, chaque nouvelle est toujours fortement ancrée dans le réel, le concret, autour d’un personnage, d’un lieu… Puis vient cet instant où tout bascule. Le lecteur perd pied, le nord, son latin, il n’a d’autre choix que de succomber et se laisser guider par l’auteure qui mène la danse avec brio.
Un thème récurrent a marqué mon attention. Toutes ces histoires évoquent les choses cachées, secrètes, intimes. La bouche semble tenir un rôle assez prépondérant dans l’univers de l’auteure (voir sa série intitulée La bouche justement). Toutes ces choses qu’on a à l’intérieur de nous ou dans nos poches, Chris Simon s’en empare pour nous faire voyager très loin dans l’imaginaire.
En résumé, une belle découverte qui en entraînera certainement d’autres (Ma mère est une fiction ou La couleur de l’œil de Dieu par exemple) et qui ravira tous les grands voyageurs de l’imaginaire.
Pour faire connaissance avec l’auteure, lisez ses entretiens chez Rachel Graveline et Laurent Bettoni.
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