Vous souvenez-vous ? Il y a deux semaines, j’évoquais la célèbre première strophe du poème de Lewis Carroll intitulé Jabberwocky.
C’est un poème qu’Alice découvre au début de ses aventures De l’autre côté du miroir. Voici ce qu’elle a sous les yeux en VO.
YKCOWREBBAJ
sevot yhtils eht dna ,gillirb sawT‘
; ebaw eht ni elbmig dna eryg diD
,sevogorob eht erew ysmim llA
.ebargtuo shtar emom eht dnA
Bien entendu, elle utilisera ensuite un miroir pour déchiffrer le poème. Mais au-delà de l’aspect « miroir », il faut être sacrément bien armé pour comprendre de quoi il s’agit.
Il va de soi qu’un tel texte constitue un véritable casse-tête pour les traducteurs. Voici quelques exemples, allant de la traduction à la libre adaptation (et il doit en exister bien d’autres).
Traduction d’Henri Parisot
Il était reveneure ; les slictueux toves
Sur l’alloinde gyraient et vriblaient ;
Tout flivoreux étaient les borogoves
Les vergons fourgus bourniflaient.
Traduction de Jacques Papy
Il était grilheure ; les slictueux toves
Gyraient sur l’alloinde et vriblaient :
Tout flivoreux allaient les borogoves ;
Les verchons fourgus bourniflaient.
Libre adaptation utilisée dans le long métrage de Walt Disney
Fleurpageons
Les rhododendroves
Gyrait et vomblait dans les vabes
On frimait vers les pétunias
et les momerates embradent
Libre adaptation de François David et Raphaël Urwiller
Sur la Terre
Sous les cieux
Rôde le dragragroula
Qui terrifige
Qui scrogneugneute
Qui ravageolle
Sous l’éther
Silencieux
Pour aller plus loin :
A travers le Jabberwocky de Lewis Carroll. Onze mots-valises dans huit traductions de Bernard Cerquiglini aux éditions du Castor Astral
Quelle version préférez-vous ? N’hésitez pas à en partager d’autres dans les commentaires.
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Image de Moochy
Hi Lise!
I love Jabberwocky and managed to write an essay comparing 2 German versions on my MA course. This is my favourite French one though: http://www76.pair.com/keithlim/jabberwocky/translations/french1.html
Hi Rachel,
Oh great, thanks for sharing this link. I did not know this version. Quite nice! It’s true that Lewis Carroll is a fantastic source for illustrating the « untranslatable » (or well, at least the difficulties of translation), perfect for essays 🙂 I used it too during my studies.
Parmi celles-ci, j’aime le deuxieme (de Jacques Papy), ce qui garde le rhythme de l’anglais et quelques « non-mots ». Le troisieme n’est pas mal non plus: « momerates » est super!
Bonjour Carolyn,
Oui, je suis d’accord avec toi. En fait, j’ai remarqué que certaines traductions respectaient le rythme tandis que d’autres étaient plus proches des sonorités originales. Dans cet exemple, les possibilités sont quasi infinies. C’est fascinant.
Ever since I found your sight on the blogathon I’ve been fascinated with your topics. I’m not a translator but I studied linguistics and love learning about your issues and how you make your choices. I would love to know how each of these translators made their choices. My French is not very good, but I agree that the second one is my favorite. It’s absolutely essential to retain the rhythm.
Thank you so much for this touching comment, Julie. I’m glad you stopped by and shared your impressions here 🙂