Mon festival America 2018 – Le petit déjeuner – 1/3

Posté par le 15 Oct 2018 dans Actualité, Édition, Littérature | 0 commentaire

C’était la première fois que je me rendais à ce festival des littératures et cultures d’Amérique du Nord qui se tient tous les deux ans à Vincennes. Cette année, c’est le Canada qui était mis à l’honneur. La programmation était foisonnante, avec de grands noms tels que John Irving, Philip Roth ou Margaret Atwood pour n’en citer que quelques-uns. Il faut avouer que par moments, on ne savait plus où donner de la tête, mais pour ma part, j’ai surtout profité de moments très privilégiés avec les auteurs.

Le samedi matin, j’ai partagé un petit déjeuner avec l’incroyable Emil Ferris et d’autres lecteurs. Un vrai bonheur d’apprendre à connaître cette autrice dont la vie est aussi étonnante que son œuvre. Rendez-vous compte, son entrée fracassante sur la scène internationale du roman graphique (si tant est qu’une telle scène existe, mais bref, vous voyez ce que je veux dire) est en partie liée à une chose en apparence aussi insignifiante qu’une piqûre de moustique. Tout a commencé là, il n’y a qu’à voir son autobiographie dessinée dont les premières planches sont ici. On peut y voir le côté tragique et rare de son destin, mais cela met aussi en exergue, comme elle-même semble le concevoir, la dimension salvatrice de l’art qui lui a permis de s’accrocher à ses crayons et à la vie.

Autour de nos cafés/thés/croissants en terrasse ce matin-là, il y avait plusieurs traducteurs dans l’assemblée, et Emil Ferris m’a fait sourire en évoquant le côté « superhéros » des traducteurs. En effet, elle nous a raconté que son traducteur français, Jean-Charles Khalifa pour ne pas le citer, avait décelé des erreurs que même l’éditeur anglais n’avait pas vues. Elle a imaginé tout un costume avec une cape de super et un grand T au milieu. La preuve en dessin dans sa dédicace.

 

Au fil de cette discussion à bâtons rompus, elle a évoqué avec nous la persévérance dont elle a fait preuve pour arriver au bout de ce projet qu’on peut qualifier de « monstrueux » : un roman graphique de 800 pages, la succession de refus qu’elle a dû essuyer de la part des divers éditeurs qu’elle avait contactés, et comment aujourd’hui, son succès lui permet de réaliser des rêves, les siens et ceux de ses proches.

Nous avons bavardé de son goût pour les comics horrifiques et de la censure qui fut mise en place aux États-Unis à la suite de la publication de l’ouvrage Seduction of the Innocents, du psychiatre Fredric Wertham (amusant d’ailleurs de voir les images associées à ce titre sur le Net), mais aussi de l’un des passages les plus forts du roman et de toutes les émotions que cette histoire peut susciter en nous, lecteurs.

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Je m’en doutais en la lisant, mais j’ai beaucoup aimé faire ainsi la connaissance d’une autrice aussi sensible et « horriblement » attachante (à l’instar des monstres pour lesquels nous partageons une grande tendresse). Et si ce n’est pas déjà fait, lisez son livre.

 

Article à suivre dès demain : La joute de traduction espagnole – 2/3

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