Après avoir profité d’un petit déjeuner convivial en compagnie d’Emil Ferris, j’ai assisté l’après-midi à la joute de traduction organisée par l’ATLF et animée par l’amie et camarade de promo ETL Sophie Hofnung.
La joute portait sur une nouvelle inédite de l’auteur mexicain Emiliano Monge, traduite par Christilla Vasserot d’un côté, et Denise Laroutis de l’autre.
Au début de la séance, l’auteur nous a fait l’honneur de sa présence et a même lu le début de son texte. Ensuite, nous nous sommes penchés sur les deux traductions.
Dans l’immédiat, je n’ai trouvé sur le Net que la VO sur ce site : Lo que importa es que lo arreglen.
Nous avons donc un protagoniste, Alfonso, projeté dans une situation d’urgence dont on va découvrir les tenants et aboutissants au fil du texte.
La modératrice avait très bien préparé la joute en nous proposant une projection sur trois colonnes avec la VO au milieu et de part et d’autre les traductions proposées. Elle avait surligné les passages qui pourraient susciter le plus de discussions et ce fut tout à fait passionnant.
Sans avoir les textes sous les yeux, je peux résumer globalement en constatant que nous avions affaire à deux traductions qui avaient tout simplement des tonalités différentes. L’une était peut-être un peu plus lissée, dans un français plus fluide et naturel, tandis que l’autre avait conservé une « part d’étranger » plus conséquente. L’éternel débat sourcier/cibliste pouvait donc battre son plein. Cela a bien mis en valeur à quel point la traduction est une question de choix, encore et toujours, presque à chaque mot.
Ce qui m’a le plus frappée dans ces débats, c’était de voir à quel point le traducteur doit s’immerger dans l’histoire pour la traduire. Nous étions face à un texte bourré d’action et où l’auteur décrivait très précisément les gestes des personnages, de façon presque chirurgicale. Et il était intéressant de voir qu’à chaque doute, les traductrices expliquaient comment elles avaient imaginé tel ou tel mouvement du personnage, en le reproduisant devant nous. J’ai trouvé que c’était une très jolie façon de montrer au grand jour à quel point nous « vivons » les textes que nous traduisons.
Article à suivre dès demain : L’atelier d’écriture – 3/3